La saga portant initialement le nom de Heroes of Might and Magic est aujourd’hui devenu culte auprès des joueurs aimant les jeux de stratégie au tour par tour. Les premiers épisodes ont conquis le cœur des joueurs en proposant des opus de qualité dont le meilleur épisode fut le 3ème du nom, encore aujourd’hui considéré comme le plus réussi de tous, même plus de 15 ans après. D’autres titres ont suivi, mais n’ont pas su se montrer à la hauteur d’Heroes III. Désormais aux mains d’Ubisoft, la franchise tente désespérément de reprendre un second souffle tout en essayant de retrouver la formule magique du succès d’antan.
Grande fan du fameux épisode tant aimé des joueurs, je dois avouer que j’avais rejeté en bloc les épisodes IV, V et VI de la licence, ne jurant que par le numéro III, encore et toujours. Il était d’ailleurs possible d’y jouer très facilement puisqu’il se trouvait sur les sites d’abandonware, jusqu’à la sortie de Heroes of Might & Magic III HD en 2014 sur PC, tablettes et mobiles. C’est donc avec appréhension et curiosité que j’ai décidé de tester la bêta de Might & Magic Heroes VII.
La nostalgie d’Heroes III
Avant d’aborder mes impressions sur Heroes 7 (on va l’appeler comme ça, c’est plus facile) au travers de sa bêta, je ne résiste pas à vous refaire un petit tour d’horizon sur l’épisode culte qui reste tant plébiscité par les joueurs de la licence.
Construisez votre château
Au début de la partie, vous choisissez quel type de château vous souhaitez construire au fur et à mesure du déroulement du jeu. Il y a le choix, avec pas moins de 9 types de villes, chacune ayant ses spécificités et proposant un type de créatures différentes pour composer ses armées ultérieurement. A chaque tour, on a la possibilité d’y construire un nouveau bâtiment. L’intérêt est de faire des choix judicieux, pour savoir si l’on développe en priorité sa puissance militaire et magique ou sa prospérité économique, sachant que de toute façon l’un et l’autre sont étroitement liés, puisque engager des armées coûte de l’or, mais qu’une armée conquérante en rapporte.
Explorez vos terres
Dans votre ville, vous aurez également la possibilité d’engager des héros pour partir à la conquête de vos terres. Car il faudra trouver des ressources essentielles pour se développer, et donc les ramasser sur le chemin, ou revendiquer sa propriété sur des carrières, scieries, mines et autres sources de revenus. Il faudra parfois se battre pour y accéder, et les groupes d’ennemis seront nombreux, c’est pourquoi disposer d’une armée dès le début est indispensable pour s’étendre sur la carte que l’on découvre au fur et à mesure.
Comme vous pouvez le voir sur l’image ci-contre, le style graphique et la résolution du jeu restent à la mesure des possibilités techniques de l’époque, mais tout de même très soignés et détaillés. Le tout est très harmonieux, et agréable à l’œil je trouve.
Orchestrez vos combats
Que ce soit contre des armées neutres rencontrées sur le terrain ou contre les héros d’autres joueurs (ou l’IA du jeu), l’un des intérêts majeurs d’Heroes III est bien entendu les phases de combat. Vous serez alors aux commandes de vos troupes que vous pourrez déplacer au tour par tour sur le terrain. Certains tirent de loin, d’autre se déplacent lentement, et vous disposez également d’un livre de sorts pour vous aider à arracher la victoire.
Might & Magic Heroes VII
Depuis cet épisode qui a fait l’unanimité, les déceptions ont été nombreuses. Le 4ème volet ne fut pas à la hauteur de son prédécesseur, puis la franchise a été rachetée par Ubisoft qui a édité les nouveaux opus à partir du 5ème. Le passage à la 3D a été très difficile pour la licence, mais elle est finalement bien implantée, et assez réussie il faut le reconnaître, depuis Heroes 6.
La nouveauté a du bon
Concrètement, cette bêta de Heroes 7 m’a donné envie d’acheter le jeu à sa sortie – ce qui n’était pas gagné vu mon parti pris – mais j’ai réellement apprécié les améliorations graphiques que permettent les technologies d’aujourd’hui. La 3D et les animations sont très belles, et les phases de combats sont totalement mises en valeur grâce à l’intégration de mini cinématiques très réussies, qui sont en quelque sorte l’évolution technique des zooms que proposait Heroes 6 (la vue un peu éloignée du champ de bataille se rapprochait rapidement et de manière assez fluide des deux protagonistes qui s’attaquaient, pour un angle de vue plus adapté. Cette technique était très réussie il faut le reconnaître).
L’ensemble est très joli, certes, comme on peut s’en apercevoir sur les captures d’écran, mais le petit point négatif est que la 3D sur la carte et l’angle de vue du joueur sont relativement mal gérés, ce qui fait que tous les objets ou ennemis ne sont pas forcément bien visibles, car cachés par le décor. Il faut parfois balader sa souris afin de voir si l’icône du pointeur change pour être sûr de ne rien avoir manqué.
Faire du neuf avec du vieux
Concernant le gameplay du jeu, pas de grosse prise de risque, le titre va chercher dans les précédents opus les mécaniques qui fonctionnent. Vous ne serez donc pas dépaysé par la plupart des écrans tels que les terrains de combat, le livre des sorts, l’hôtel de ville…
En revanche, quelques améliorations sur les arbres de talents des héros sont à noter. Les compétences de vos champions sont représentées sous la forme originale d’un disque, avec en son centre trois compétences ultimes que vous pouvez débloquer avec des points de talent durement gagnés avec de l’expérience. Ce disque ne présente pas les même compétences dans ses portions en fonction du héros choisi; en effet, les mages auront plus de capacités liées à la magie que les chevaliers par exemple. Ce système assez approfondi est bien plus recherché que ce que présentait Heroes 3, et a l’avantage d’être un peu plus clair d’utilisation que celui d’Heroes 6.
Loin d’être parfait…
Le gros défaut de cette bêta, finalement, est le fait que le jeu est bien trop gourmand en ressources. Les plantages sont nombreux, malheureusement, et les temps de chargement infiniment longs. Si vous avez suffisamment avancé dans votre partie, et donc dévoilé une bonne partie de la carte, il est possible que le jeu n’arrive jamais à relancer votre sauvegarde, et crashe avant. Un autre bug fréquemment rapporté par la communauté, et auquel j’ai eu droit également, c’est l’erreur de fonctionnement du jeu en attaquant une armée neutre. Ajoutez à cela le fait que le tour des adversaires est un tantinet longuet, et vous vous retrouverez finalement à passer plus de temps à attendre après le jeu que d’y jouer réellement.
Quelques défaut mineurs sont à déplorer également, notamment concernant certaines polices d’écriture visiblement trop grandes pour rentrer dans les cases, avec donc des instructions incomplètes et impossible à afficher entièrement. La faute sans doute au passage des textes à la langue de Molière, sans ajustement derrière. Il y a par ailleurs quelques oublis de traduction peu gênants qui seront sûrement résolus d’ici la sortie du jeu. En outre, bien que les artworks réalisés pour les héros soient plutôt bien réussis, il est dommage qu’ils ne soient pas personnalisés pour chacun des protagonistes du jeu. Au lieu de cela, une apparence générique est attribuée à tous les personnages de même catégorie.
Verdict
Bien entendu, on ne peut pas donner un verdict tranché sur un jeu dont on n’a testé que la bêta, et certains bugs seront sans doute corrigés à la sortie du jeu – ou peut-être après, ce ne serait pas une grande première. Ce qui est sûr c’est que ce test m’a donné l’eau à la bouche, mais en l’état actuel des choses ne m’incite pas à entièrement à acheter le jeu. Si une 3ème édition de la bêta voit le jour (puisqu’il s’agissait déjà de la deuxième) et montre qu’Ubisoft réussit à résoudre les plus gros problèmes, alors ce sera sans doute le cas. En tout cas, de gros efforts sont encore à fournir, bien que le jeu semble être (enfin ?) une belle réussite.
A ceux qui ne connaîtraient pas la franchise mais aimeraient la découvrir, je ne peux que leur conseiller de commencer par se faire la main sur le mythique Heroes III. Cet opus cristallise à lui tout seul la licence et son gameplay reste toujours aussi efficace. La remasterisation HD du titre, et sa disponibilité sur un large choix de supports en font le candidat idéal, pour un moindre coût (environ 10€ sur PC et 5€ sur mobile). De quoi patienter pour la sortie de Might & Magic Heroes VII.
Tu sais, ce qui a fait qu’aujourd’hui encore HoMM 3 est l’un des épisodes les plus marquant c’est sans doute son éditeur de niveau très complet qui a permis à une large communauté de mettre en ligne des tonnes de maps pour renouveler l’expérience de ce jeu déjà très riche.
Ensuite effectivement le passage à la 3D fût désastreux pour moi avec le IV, mais j’ai beaucoup aimé les amélioration du V, notamment la bande son et les illustrations de Ledroit. Après le VI je sais pas, je saute toujours un épisode pour pas trop être « gavé », mais mon meilleur ami qui les a tous fait depuis le II m’a confirmé que c’était un très bon épisode 🙂
Ah, l’éditeur de map, qu’est-ce que j’ai pu y passer des heures à en composer sans jamais être satisfaite du résultat xD Mais c’est vrai que c’était très plaisant de pouvoir en télécharger pour varier un peu celles qui étaient fournies de base, j’ai oublié de le mentionner ^^
Pour ce qui est du 6, je l’avais testé rapidement mais je ne l’avais pas trop aimé, à la fois parce que le 3 restera toujours mon favori, mais également parce que je l’avais trouvé un peu brouillon dans son gameplay. Graphiquement il était déjà réussi, mais bon, j’avais pas accroché. Là je dirais que le 7 a continué dans la bonne direction après le 6, en corrigeant ce que je lui reprochais plus ou moins.