Bonjour à tous !
Aujourd’hui je tenais à vous faire partager mon nouvel article sur le dernier petit bijou du développeur Naughty Dog : The Last of Us. Développeur qu’on ne présente plus depuis les excellents Uncharted, mais à qui l’on doit également les débuts de la série Crash Bandicoot.
The Last of Us, c’est donc un jeu d’aventure et de survie, dans un monde post-apocalyptique où l’humanité semble sur le point de rendre son dernier souffle, face à une invasion d’infectés, qui n’est pas sans rappeler les bons vieux zombies de licences ultra-connues comme Resident Evil. Cependant, ce titre n’est pas le énième zombie-like qui passerait inaperçu dans un océan de médiocrité, non, là on a plutôt affaire à une œuvre magistrale qu’on ferait mieux de ne pas louper.
Le scénario de ce jeu est aussi bien ficelé que celui d’un film, et c’est d’ailleurs sans surprise qu’une production a été mise en route pour 2016. J’ai particulièrement aimé les personnages principaux, et les émotions autour desquelles l’histoire était centrée. Ce jeu nous fait vivre une immersion totale dans la vie torturée de Joel, où la volonté de survie est plus forte que toutes les horreurs rencontrées, et où son passé douloureux est adouci par la candeur et la spontanéité d’Ellie. Les sentiments qui se construisent petit à petit entre les deux – une sorte de relation père-fille qui semble combler un vide affectif pour chacun – renforcent un scénario déjà excellent qui atteint à la fin un point culminant réellement magistral.
Mais on pourrait très bien ne jouer à The Last of Us que pour admirer les graphismes très réussis. Non seulement les protagonistes frisent le réalisme – encore que l’on sent bien les limites de la console sur ce point, empêchant d’atteindre un niveau que l’on sentait pourtant à la portée des designers, qui ne se seront sans doute pas privé d’exprimer encore mieux leur potentiel sur Uncharted 4 que j’attends avec impatience – mais en plus (oui ma parenthèse était super longue mais je suis bien obligée de continuer ma phrase), mais en plus disais-je, la richesse des décors vient parfaire le cadre superbe offert dans ce titre, que ce soit avec de magnifiques paysages aux couleurs chatoyantes, avec une lumière travaillée digne des plus grands photographes, ou au contraire dans une ambiance glauque, sale et étouffante rencontrées parfois dans les bas-fonds d’une ville envahie d’infectés.
Vient s’ajouter à cela une bande son superbement travaillée, tenant plus du bruitage et de l’ambiance sonore que de musique à proprement parler, mais qui tisse une toile de fond parfaite au jeu et participe à l’immersion si réussie dont je parlais au début. Digne des plus grands films, au risque de me répéter !
Mais tout cela, ce n’est « que » l’enveloppe du jeu. Comme un très joli paquet cadeau, qui rend la surprise encore plus belle, si tant est que ce qui nous attend à l’intérieur est à la hauteur de nos espérances. C’est bien entendu le cas ici ! Le gameplay du jeu est très intuitif, avec des commandes bien pensées qui nous permettent d’exploiter à fond les compétences de notre personnage dans les moments critiques. Joel a accès à tout un arsenal qui s’enrichit au fil de l’aventure sans avoir à passer par un menu rébarbatif, et peut tout aussi bien exploser la tête d’un infecté avec son de fusil de chasse, que caler un coup de fusil à pompe dans le buffet de quelque gredin qui cherche à le tuer. Les phases de combat au corps à corps ne sont pour autant pas en reste, et les bouts de bois, battes de baseball et autres barres de fer peuvent s’avérer de redoutables armes qui donnent parfois lieu à des explosions de cervelles assez jouissives (oui, on devient un peu psychopathe en jouant à ce jeu).
Petit a parte concernant les contrôles : un véritable différend nous oppose, mon homme et moi, au sujet des modes caméra et visée. Je règle tout sur « inversé » tandis que lui met les axes horizontaux en mode normal, et les axes verticaux en mode inversé. Et à chaque fois qu’on se passe la manette, on râle que le réglage de l’autre est pourri. Et vous, vous jouez comment ? Saurez-vous dire qui a les contrôles pourris ? Fin de l’a parte.
Pour en revenir au gameplay, n’oublions pas que The Last of Us est également un jeu d’exploration, et celle-ci y tient une place importante. Il faudra fouiller les coins et recoins à la recherche de munitions perdues mais d’autant plus précieuses qu’elles se font plutôt rares, ou dénicher des outils et composants qui permettront d’améliorer ses armes, ou encore débusquer des « suppléments », qui auront pour effet d’upgrader certaines compétences de survie du héros. Il y a également les objets qui seront à la base d’un craft assez simple mais très utile, avec la confection par exemple de surins, kits médicaux, bombes… A votre gré, vous pourrez également collectionner certains médaillons, plans, mémos, etc. laissés par quelques inconnus, et qui n’auront d’autre but que d’enrichir le scénario du jeu.
Puisque ce jeu se joue en mode solo alors que les personnages principaux sont au nombre impressionnant de deux (oui, je les ai comptés rien que pour vous, pas la peine de vous fatiguer !), nous voilà obligés d’aborder la délicate question de l’intelligence artificielle. Ellie, la jeune fille qui sera le compagnon de route de Joel durant la majeure partie du jeu, saura se gérer seule et fera même preuve d’initiative face au danger. Bon pas des miracles non plus, mais au moins elle aura la jugeote de se cacher des ennemis, voire même de prévenir le héros si elle en détecte un qui nous aurait échappé ! Nous sommes donc loin de l’habituelle potiche inutile plus gênante qu’un boulet en fonte. Mais si, vous voyez très bien de qui je parle ! Elle m’a traumatisée dans Resident Evil 4, pas vous ? Ashley, la fille du président, que Leon devait… supporter. Elle attendait bêtement qu’on lui dise de se cacher, et ne ressortait de sa benne dégueulasse que sur notre commandement. Bref.
Le seul bémol au niveau de l’IA est la réaction parfois un peu étrange de nos compères de route, qui se précipitent parfois aux endroits les moins stratégiques, et font 5 ou 6 allers-retours affolés avant de se caler dans un endroit pas vraiment mieux choisi. Mais cela reste le meilleur des cas, car lorsqu’il décide de se cacher derrière LA caisse sur laquelle vous aviez jeté votre dévolu (principalement parce que c’est la seule cachette de la pièce), là, vous vous gênez. Parce que dans ce jeu, on ne passe pas au travers de son coéquipier, on le bouscule, ce qui est plus réaliste me direz-vous, mais tout de même assez enquiquinant considérant que leurs réactions sont souvent aléatoires et difficilement prédictibles.
Et parlons également de l’IA des ennemis ! Il y en a deux types dans ce jeu : les infectés, qui sont donc les monstres mutants qui reviennent à un état bestial avec pour seul but dans la vie, vous bouffer, et les humains, qui dans le cadre post-apocalyptique du jeu reviennent à un état primitif et n’auront qu’un but dans la vie, vous buter. Ouais, pas facile de faire la différence hein. En gros, il y a des mutants, et des pas mutants. Pourtant la distinction se ressent grandement au niveau de l’IA. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser de prime abord, c’est l’IA des infectés qui est la mieux réussie ! Tout simplement parce qu’elle est LOGIQUE ! Certains infectés ne pourront pas vous voir mais vous détecteront au bruit. Vous pourrez donc logiquement leur passer sous le nez tant que vous restez discrets, et les neutraliser en douceur. D’autres ne feront pas dans la finesse, et se précipiteront bêtement vers vous et vous pourchasseront indéfiniment, jusqu’à ce que la mort vous sépare.
Concernant les humains en revanche, c’est une toute autre paire de manches. Il faudra agir en fonction du comportement qu’ils adoptent. S’ils sont simplement en surveillance, plantés comme des poteaux à regarder devant eux, ou à se balader d’un point A à un point B en passant par un chemin rigoureusement identique à chaque fois, vous pouvez vous faufiler sournoisement derrière eux et les étrangler silencieusement, afin de vous occuper du suivant. D’ailleurs, ce sera le plus souvent la méthode conseillée. Vous pouvez aussi vous la jouer bourrin et tirer dans le tas, mais alors toutes les troupes seront en état d’alerte et tenteront de vous encercler, et vous tireront dessus sans répit. Mais parfois, ils vont un peu bugguer. Ou alors certains sont juste très cons (une volonté de plus de coller à la réalité ?). Comme par exemple, le gars qui fait sa ronde, s’il tombe sur le cadavre de son pote que vous avez négligemment laissé trainer, il passe immédiatement en état d’alerte et va rameuter d’autres copains. Ou alors, il va tourner en rond 2 minutes super énervé, puis reprendre sa ronde comme si de rien n’était. Ou encore, il va marcher sur le cadavre de son pote, rien à foutre, maugréant tout haut « où est ce fils de pute ? » et repartir dans l’autre sens.
En d’autres termes, l’IA de ce jeu surprend dans le bon sens puisque le joueur, habitué à des années d’idiotie tant de la part des ennemis que des alliés, sera confronté à un peu plus d’intelligence, mais le tout reste encore largement perfectible.
La durée de vie du jeu nous laisse un peu sur notre faim, avec seulement une dizaine d’heures nécessaires si vous prenez votre temps, et le temps de jeu passe d’autant plus vite que le titre saura casser la linéarité de l’aventure en nous imposant parfois quelques changements de gameplay très inspirés, avec notamment un Joel blessé au minimum de ses capacités, ou des séquences où l’on aura le contrôle d’Ellie à la place du héros.
Vous l’aurez compris, The Last of Us a été pour moi un véritable coup de cœur, et ce jeu réussira à vous plonger dans un état permanant de survie et de stress. Il sait jouer avec vos nerfs, et vous vous surprendrez à redouter que le moindre moment de répit ou de beauté ne soit que le prélude du prochain drame à venir… et vous n’aurez pas forcément tort. Après y avoir joué, prenez garde à vos réactions dans la vraie vie pendant les quelques dizaines de minutes qui suivront, car vous pourriez très bien avoir le réflexe de vous planquer dans le noir derrière le mur si vous entendez quelqu’un approcher. Malheureusement pour moi, alors que j’étais dans la cuisine avec une paire de ciseaux à la main, mon homme est arrivé sans crier gare. Je ne sais pas quoi faire de son cadavre.